Notre allaitement.

De mes 3 enfants, William est le premier enfant que j’allaite. Ne me demandez pas pourquoi, moi même je crois que je ne sais pas. J’avais juste envie, mais du genre très envie, et rien ne pourra m’en empêcher. C’est pourquoi j’en suis là aujourd’hui et que je souhaite témoigner de notre parcours pour celles qui seraient peut-être dans le même cas.

Nos début ont vraiment été très difficile. William est né avec plus de 3 semaines en avance par déclenchement. Donc pas naturellement, sûrement pas au bon moment et avec une bonne dose d’anesthésie et de produits dans mon corps qui sont forcément passés un peu dans le sien… Je pense que si c’était à refaire, j’aurai dit non à un déclenchement. Mais il aurait été très gros sinon… bref.

Quand il est né, il a pleuré, il était gros mais grand, donc bien proportionné, il était surtout sonné par l’accouchement et tout ce qui va avec. Mais c’est au moment de la mise au sein que tout s’est compliqué. Il n’y arrivait pas, il s’endormait. Pour Pablo que je ne voulais pas allaiter, j’ai voulu tenter la téter d’accueil, je n’ai pas réussi, il hurlait, ça s’est fini au biberon. Victoria elle a de suite pris le sein sans problème. (ce n’était donc pas mes seins le problème, même s’ils sont ombiliqués hein! ça c’est pour la pédiatre!!)IMG_6245

Pendant les premières 24h, il n’a quasiment pas tété, une auxiliaire de puériculture, une personne vraiment adorable est restée des heures avec moi pour essayer de le faire manger. Elle m’a expliqué comment tirer mon lait manuellement avec de lui donner le précieux colostrum à la petite cuillère! Puis petit William n’y arrivant toujours pas, on m’a proposé un tire lait, afin de pouvoir lui donner à la seringue/pipette avec mon petit doigts dans sa bouche. Mais aussi afin de stimuler ma lactation. C’était important ça.

Lors de la première nuit, une sage-femme m’a proposé une téterelle, un bout de sein en silicone à placer sur le sein afin de lui donner une vrai forme de téton pour que William réussisse mieux à l’attraper. Et cela a fonctionné. Il réussit à téter, mais ne déglutissait pas bien. Il perdait beaucoup de poids, beaucoup trop, et plus il en perdait moins il avait de la force pour apprendre à téter. Un cercle vicieux. A savoir que la téterelle lui demandait 2x plus d’effort pour un tirage, 2x moins efficace! Avec du recul, je déconseille cette méthode dans la mesure du possible car finalement bébé prend de mauvaises habitudes de succion.

Au 2ème jour il avait perdu plus de 10% de son poids!! J’ai donc pendant toute la période de maternité et pendant 1mois tiré mon lait entre chaque tétée, jour et nuit afin de le complémenter! D’abord à la pipette et au doigt et ensuite avec un DAL.IMG_6449

Un DAL c’est un dispositif d’aide à la lactation. Je l’ai fabriqué moi-même grâce à ma conseillère en lactation. Une femme formidable qui m’a été d’une aide précieuse. On s’est servi d’un biberon dans lequel on a inséré une sorte de petite paille. A partir de cette période, je lui donnais le complément en même temps que la tétée. Je gagnais du temps mais surtout il continuait à stimuler la lactation et il savait que c’était là que ça se passait.

Cette période était hyper contraignante et épuisante. Surtout avec 2 autres enfants. Je passais mes journées à ça. Une réelle dévotion. Mais je voulais rien lâcher.IMG_6520

William a également vu 2x l’ostéo qui l’a manipulé de façon à ce que la succion se fasse du mieux possible. Puis avec ma conseillère en lactation, elle nous a appris a bien nous positionner avec une position, la « biological nurtering ». Lors de cette séance, William était endormi contre moi ventre contre ventre, la tête vers le haut contre mon cœur. Puis lorsqu’il a donné des signes d’éveil on l’a laissé tout seul se placer au sein. C’était donc ça le secret, laisser faire la nature.

Tout le premier mois mais surtout les 15 premiers jours, je devais être attentive aux signes d’éveil de William, ne pas le laisser se rendormir mais en profiter pour le faire téter pour qu’il grossisse. Je le stimulais énormément pendant les tétés. Il prenait très peu mais je savais qu’on allait y arriver. Le site de la Leche League est devenue ma bible, ma conseillère un véritable soutien que j’ai appelé plus d’une fois et enfin j’ai eu reçu énormément d’aide, de conseils grâce à un groupe de « mamans bombasses » sur Facebook. Je ne sais pas comment je ferai sans elles. <3

C’est à partir du 1er Avril , jour où il aurait dû naitre que tout s’est arrangé ou presque. J’ai senti en lui une force vraiment différente de d’habitude au moment de la tétée. J’en ai profité pour enlever les bouts de seins en silicone et c’était parti!! Il arrivait à téter presque normalement!!! Une vraie Victoire.

Sont arrivées à ce moment là, les douleurs au niveau des mamelons, il tétait mais me pinçait, et me faisait très mal. Je pleurais à chaque début de tétée pendant une bonne semaine. Puis grâce à une nouvelle visite chez l’ostéo et en réapprenant les bonnes positions pour allaiter, on a enfin trouvé notre équilibre.
Lorsque la douleur était insoutenable, je mettais un sein au repos 48h sur lequel je tirai mon lait puis après ça allait mieux.

L’allaitement ne doit pas être douloureux. J’ai remarqué que la cause principale des douleurs proviennent la plus part du temps d’une mauvaise position.IMG_6720

Aujourd’hui, tout va bien, William grossit et grandit très vite! Il a 2mois et demi et porte bientôt du 6mois!! Les nuits il les passe dans notre lit ou dans son cocoonbaby collé a notre lit. C’est plus simple pour les tétées nocturnes, je n’ai pas à me lever et donc moins de fatigue.

Cette nuit, je l’ai même surpris en train de téter à 2h du matin sans même mon aide pour le mettre en place, self service!IMG_7685

Nos journées sont rythmées avec un grand nombre de tétées, on s’adapte, même si ce n’est pas toujours simple. Cette période est si courte à l’échelle d’une vie, que je l’ai accepté,  j’en profite au maximum. C’est la première fois que je me sens autant fusionnelle avec un de mes enfants. L’autre jour, son papa, le promenait dans ses bras au fond du jardin, et c’est là que je me suis dit que je ne l’avais jamais vu de si loin!! Pour vous dire à quel point l’allaitement est prenant et intense. Je suis tellement fière de notre chemin parcouru, et ce n’est pas fini!

Depuis quelque jour, je tire de nouveau mon lait mais cette fois pour permettre au papa, de prendre le relais lorsque l’occasion se présente. Un biberon qui pourra aussi le rassasier lors de ses fringales du soir quand mes seins ne lui suffisent plus. Car oui maintenant j’ai un bébé goulu, d’ailleurs il tète en ce moment même en écharpe… IMG_7659

Je n’oublierai jamais cette phrase de ma conseillère en lactation concernant l’allaitement: « Le temps est un allié ».

Elle avait raison. Né bien trop tôt, William ne savait pas téter. On a dû s’adapter l’un à l’autre, le remplumer pour mieux apprendre et avoir des forces. J’ai écouté tous les conseils qu’on m’a donné, des professionnels, amis, famille ou sur les réseaux sociaux, surtout je me suis mis des œillères lorsque certains me semblaient mauvais (notamment ceux de la pédiatre de la maternité! Elle, je l’ai détestée!).
Enfin je me suis aussi fiée à mon instinct, mes sensations de mère, je me suis fais confiance. Maintenant j’allaite sans douleur, à n’importe quel moment de la journée, partout sans aucun problème.

Il va de soit, que tout cela, je ne l’aurais jamais fait sans l’aide du papa.IMG_7353 2

Pour celles qui en auraient besoin, n’hésitez pas à me demander les coordonnées de ma conseillère en lactation qui en région toulousaine 😉

3 réponses sur “Notre allaitement.”

  1. Magnifique article.
    Tu étais vraiment « motivée » pour avoir réussi à faire face à toute ces difficultés!
    Je n’ai allaité ma 1ère qu’un mois, je n’étais pas bien informé et commis quelques erreurs du coup j’ai abandonné.
    Pour ma 2e puce (qui a presque 3 mois et demi) j’avais très envie de réussir mon allaitement. Là 1ère semaine était difficile à cause car j’ai eu des crevasses mais depuis tout roule ! Je reprends le boulot dans 1 semaine et notre prochain défi c’est de poursuivre l’allaitement malgré cette reprise! Je suis également très fusionnelle avec elle, difficile de décrire cette relation à des personnes qui n’ont jamais allaité.

  2. Quel beau billet ♥ J’aurais pu l’écrire ! Ma petite est née aussi avec trois semaines d’avance et notre allaitement a été bien plus compliqué que le précédent. J’ai utilisé le même DAL que toi à la maternité puis lors de son hospitalisation (à cause d’une jaunisse à 8 jours qui la fatiguait pour téter). Je découvre ton blog avec grand plaisir 🙂

  3. ‪Petite rectification concernant l’article, il ne s’agit pas de biological nursering mais de biological nurturing, concept développé par la sage-femme britannique Suzanne Colson. Son livre est en vente sur le site de la @AllaitementLLL‬
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